Ayant vu moult films d’animations, je vous avoue que j’ai craqué visuellement comme psychologiquement sur ce film : le Garçon et la Bête. Pendant son visionnage, je pensais déjà à en faire un article. Cela montre que dès que j’accroche à quelque chose ne serais-ce qu’un tout petit peu, je dois écrire dessus s’il y a bien sûr de la matière à exploiter.
Ce film a été réalisé par Mamoru Hosoda, sorti au Japon le 11 juillet 2015 et sorti en France le 13 janvier 2016. Après les autres films La Traversée du temps, Summer Wars et les Enfants Loups du même réalisateur, je ne pouvais pas passer à côté de ce dernier.
Vous allez certainement me dire qu’entre la date de sortie du film et mon article, il y a un écart de temps considérable. Je voulais simplement savourer ce film de la meilleure façon qui soit et de prendre suffisamment de recul histoire de vous donner une opinion relativement construite.
Pour vous faire un bref résumé, c’est l’histoire de Ren, un petit garçon de neuf ans qui après avoir perdu sa mère refuse de vivre avec ses nouveaux tuteurs et décide de s’enfuir dans les rues de Shibuya (monde des humains) en hurlant sa rancune au monde. Il croise le regard d’une bête se nommant Kumatetsu qui veut en faire son disciple à Jutengai (monde des bêtes). Ces deux mondes sont séparés et la raison de cette séparation est expliquée dans le film. Bien que le garçon refuse, il finit tout de même par suivre la bête intrigué. Il devient l’apprenti de Kumatetsu qui lui donne alors un nouveau nom Kyûta. Ce nom fait référence à son âge car kyu signifie neuf en japonais. Cette brusque rencontre est alors le début d’une aventure qui dépasse l’entendement.
Bien que j’ai l’habitude de regarder des films d’animation en VOSFR, je dois bien admettre que la VF n’est pas désagréable. C’est un film qui m’a littéralement émerveillé par sa sensibilité, sa poésie, ses couleurs regorgeant de vie, ses paroles pleine de sagesse.
Je trouve que c’est un film qui regroupe pas mal de thématique comme la crise d’identité, le tiraillement entre deux mondes, l’apprentissage, le doute. Chaque élément en déclenche un autre et je trouve que le fil conducteur est très bien mené.
Les musiques sont un réel délice à écouter et nous laisse parfois quelques frissons au fur et à mesure des événements.
Au fil de l’histoire, je me suis fortement attaché au personnage de Ren qui au départ est un garçon plein de rage, solitaire mais téméraire qui au fil du temps deviendra sage, fort et indépendant. On se met totalement à sa place et on comprend sa haine qu’il vaut à l’humanité envers ses adultes qui l’ont abandonné. Au fond, on sait que c’est un garçon qui se sent seul et qui a besoin de trouver sa place dans la société. J’aime vraiment beaucoup toutes les relations qu’il entretient que ce soit avec Kumatetsu qui va remplir son vide, l’étudiante Kaede qui l’aidera à le remettre sur le chemin des études, qui lui donne goût à l’apprentissage ou encore avec le cadet de Iozen, Jiromaru qui au départ se montrera particulièrement désagréable au vu de sa condition physique et de son origine mais qui après une petite démonstration de ses capacités deviendra son ami. Même avec son véritable père qui malgré tout n’a pas cessé de chercher Ren malgré tout ce qu’il pu vivre. Sans oublier son adorable petite boule de poils Chiko.
Je trouve que la relation qu’il partage avec Kumatetsu est magnifique. Elle va au delà de la relation maître – disciple. Mais un véritable lien entre père et fils. Dans l’ensemble des films que l’on a pu voir ou revoir, ce sont toujours entre les personnages se méprisant totalement que des liens forts se tissent. Dans ce film, on sent cette proximité, ce rapprochement si explicite, si dissimulé derrière des caractères colériques et des interminables disputes qui ne cesseront de nous faire rire. Dans l’histoire, lorsque Kyûta une fois adolescent, se retrouve tiraillé par sa double vie finira par rejeter Kumatetsu. On s’aperçoit alors véritablement que ce dernier ce considère comme son père adoptif. Cette relation est vraiment réaliste car elle montre la phase difficile de l’adolescence qui passe par des crises, des cachotteries, du mal à se faire comprendre ect. J’aime profondément le rapprochement et l’attachement entre ces deux personnages car chacun apprend de l’autre. D’un côté le garçon qui devient plus responsable et de l’autre la bête s’est assagie et devient plus forte.
Ce film est véritablement un chef d’oeuvre. Hosoda part d’un récit simple mais qui va se révéler beaucoup plus subtil, complexe et développé au fur et à mesure de l’avancé du métrage. Son travail est une très jolie fable nous dressant le passage de l’enfance à l’adolescence ainsi que la facilité d’un enfant de prendre un parent pour exemple et de chercher à l’imiter. Les scènes de combat sont rythmées avec dynamisme et on est sans cesse submergé par des émotions tant le film nous prend par les sentiments. L’animation de la transformation en baleine est absolument sublime.
Par ailleurs, la séparation des deux mondes, Shibuya pour les humains et Jutengai pour les bêtes me fait légèrement penser à une petite référence à l’anime Death Note avec le monde des humains dans le Kanto et le monde des shinigamis. Et pour rester dans cet univers, on peut imaginer quelque part que Ren grâce au lien qui le lie fortement à Kumatetsu et à ceux qui l’ont éduqué et entouré arrive à rester dans la lumière et ne ce cesse pas engloutir par les ténèbres alors que Light avide de pouvoir par le cahier et obsédé à l’idée de devenir un dieu sombre dans la folie. Cela montre à quel point les relations humaines sont importantes et que selon nos actions, l’impact et les conséquences sont à prendre en ligne de compte.
Ce film nous laisse une belle leçon de vie qui est qu’une famille est constituée de ceux qui nous éduquent, qui nous font grandir et qu’importe sa composition. Il répond également à une question cruciale qui pourrait être « Comment évoluons-nous ? » En s’inspirant et en apprenant des autres. Ce thème mis en avant donne au métrage d’Hosoda une oeuvre unique.
Je recommande véritablement ce petit bijou sans la moindre hésitation. Tout est beau dans ce film, tout est fait pour nous faire chavirer. On dit que Hayao Miyazaki veut prendre sa retraite, Hosoda est peut-être son digne successeur en nous livrant une fois de plus une magnifique histoire à la fois poétique, énergique pleine de malice et délivrant de nombreux messages et dont lui seul à le secret.
Le Garçon et la Bête aura même le droit à ses propres figurines et va être à l’honneur dans la gamme Medicos Entertainment. Il y aura trois luxueuse figurines aux couleurs de Kyûta, Ichirôhiko et Kumatetsu. Kyûta et Ichirôhiko présenté adolescent feront respectivement 23cm de hauteur tandis que celle de Kumatetsu atteindra les 29cm de hauteur.
Kyûta/Ren sera commercialisé en octobre, Ichirôhiko en novembre et Kumatetsu en décembre.
Si toi aussi, tu as vu ce film d’animation, n’hésite pas à me donner ton avis en laissant un petit commentaire! On se retrouve prochainement dans un nouvel article.
Novaish. ©
Source pour les infos des figurines : Manga News