Comment survivre au chômage sans perdre la tête (ni son compte en banque)

Hello amigo. Comment tu vas aujourd’hui ?

De mon côté, ça va un peu mieux. J’ai pas écrit le mois dernier. Mai, c’est mon mois de deuil et j’avais ni la tête, ni l’énergie pour aligner des lignes.

Et ce mois de juin… pas plus calme. Entre le deuil que traverse mon copain (sa maman est partie), un rhume qui s’accroche comme un ex-toxique, mon avenir pro qui ressemble à de la purée de pois… et, surtout, cette peur qui revient à chaque fois que je me sens mal : celle de retomber dans la dépression.

Puis c’est le mois où on célèbre la fête des Pères, et ça me ramène toujours à une douloureuse réalité : je n’ai plus le mien.

Bref, voilà ma vie du moment.

L’authenticité, on aime ça, pas vrai ?

Alors aujourd’hui, j’ai envie de te parler, une nouvelle fois, d’un sujet qu’on connaît trop bien, mais qu’on vit souvent seul : le chômage.

J’avais déjà écrit là-dessus, avec un titre assez provoc — cet article en est la continuité.

Parce que malheureusement, pour beaucoup, chômage = fainéantise.

Alors que bon sang… moi, je le vois comme un putain de point de départ.

Crois-moi, la phrase précédente, je l’ai écrite avec toute ma conviction. Et pourtant, je suis plutôt du genre optimiste.

Mais, en ce moment, j’oscille entre les phases montantes et descendantes. Pour faire simple : j’ai envie de rien.

Dis-toi que je suis entourée de tout un tas de distractions : romans, mangas, jeux vidéo, ma tablette, même mon ordi. Mais rien n’y fait.

J’ai pris du poids aussi, et ça me complexe.

Tout ça, c’est la réalité derrière une période de chômage.

Cette même réalité où ta santé mentale est en libre-service.

Tu n’imagines même pas le nombre de pensées qui déboulent à la seconde. Une positive. Puis une négative.

Tu te sens inutile. Paumé·e. Comme si t’avais plusieurs trains de retard comparé aux autres. Et tu ne vois pas le bout.

Quand tout s’arrête… mais que le monde continue 🟣

Tu crois que tu vas enfin souffler un peu. Que cette pause va t’apporter du repos. Puis très vite, tu te rends compte que le monde, lui, continue à tourner. Et toi, t’es juste là, immobile.

Tu passes de “salarié” à… plus rien. Tu sais même plus quoi répondre quand on te demande ce que tu fais dans la vie.

Et ça, c’est violent.

Je n’ai pas rien à faire — je pourrais remplir mes journées si je le voulais.

Je n’ai juste plus de rythme ou de sens immédiat.

La société nous a habituée à exister à travers un rôle. Un job. Un statut.

Quand t’as plus rien de tout ça, t’as l’impression d’être en marge.

Une figurante floue dans le décor des gens qui bossent encore.

Y’a des matins où tu te lèves tard.

Pas parce que t’es paresseux·se, mais parce que tu ne sais plus pourquoi te lever.

Et les soirs où tu te couches trop tard, pas parce que t’as profité, mais parce que tu t’es perdu entre deux scrolls sur les réseaux sociaux et une crise d’anxiété.

Pendant ce temps, les autres continuent leur petite vie : métro, boulot, week-end, apéros, vacances, stories Instagram, nouveaux projets.

Et toi, t’es là, dans ta chambre, à te demander : c’est moi qui suis à la traîne… ou le monde qui file trop vite ?

Et tout ça, c’est ce qu’on vit et qu’on n’ose pas dire.

Le chômage, c’est pas qu’une question d’emploi.

C’est une question d’identité. De rapport à soi.

Y’a plein de choses qu’on traverse dans le silence, parce qu’on a l’impression que c’est “pas important”. Alors on se tait.

Personne ne te dit à quel point tu vas culpabiliser de ne rien faire pendant une heure.

Personne ne te prépare au flux permanent de pensées parasites.

Personne ne t’explique que tu vas commencer 12 trucs sans en finir aucun, parce que ta tête part dans tous les sens.

T’as ce sentiment de ne pas avancer. D’avoir raté un train, puis deux, puis tous.

Tu commences à douter de tout. À te demander si c’est toi le problème.

Spoiler : non.

Mais ça, t’as besoin de l’entendre. Encore. Et encore.

Ce qui m’a empêchée de sombrer (et que je partage sans prétention) 💭

Je vais pas te sortir des recettes miracles. Mes conseils ne sont pas un mode d’emploi, mais un chemin. Imparfait, mais qui me correspond avant tout.

Je vais pas te dire “fais du yoga et médite” (même si ça marche pour certain(e)s, tant mieux pour eux).

Je vais juste te parler de ce qui m’a aidée, moi. Ce que j’ai testé. Ce qui m’a maintenue à flot les jours où j’avais la flemme de tout.

🔸1. Ranger l’extérieur pour libérer l’intérieur

J’en ai eu marre d’être dans une pièce en bazar. Alors j’ai rangé ma chambre. Puis mes onglets.

Oui, oui, mes onglets de favoris sur mon navigateur.

Ce petit truc simple m’a soulagée. Ça m’a pris des heures, mais ça m’a permis de faire un sérieux tri. De me vider la tête.

Aujourd’hui, j’ai accès à ce que je veux sans chercher trois heures.

Moins de friction = plus d’action.

C’est tout bête, mais ça change tout.

🔸 2. M’habiller comme si j’allais quelque part

Chaque soir, je prépare ma tenue du lendemain.

Même si je ne sors pas. Même si je n’ai rien de prévu.

Pourquoi ? Parce que dès qu’il y a moins de friction, tu passes à l’action.

Tu n’as pas à y réfléchir le matin. Tu te lèves, tu t’habilles. Et mine de rien, t’as déjà fait un choix. T’as déjà lancé ta journée.

🔸 3. La TO-DO, mais version papier

J’ai tout essayé. Les applis, les notes sur téléphone… Échec.

Aujourd’hui, je note trois actions essentielles par jour.

Pas dix. Pas quinze. Juste trois. Noir sur blanc.

Et si l’une de ces tâches prend moins de 5 minutes ? Je la fais. Maintenant. Pas après.

Exemple : envoyer un mail, faire l’actualisation Pôle Emploi (oui, pardon, France Travail), répondre à un message…

Tu vois l’idée : des tâches concrètes, précises, pas des intentions floues.

Parce qu’on la connait bien, hein, la copine procrastination. Elle adore les “je ferai ça tout à l’heure”. C’est une très mauvaise coloc. Alors autant lui claquer la porte dès le matin.

🔸 4. Garder un espace à soi : sa passion, son exutoire

Il y a une chose que j’ai appris : si tu laisses ta passion mourir, tu t’éteins avec elle.

Moi, ce qui me fait du bien, c’est la création.

Lire, écrire, imaginer.

Écrire surtout. C’est ma manière de me décharger mentalement. Ça me vide la tête, ça me rend plus légère.

Je fais aussi du journaling sur mon téléphone : chaque dimanche, je note ce que j’ai vécu dans la semaine. Sans filtre.

Et même si, parfois, j’ai l’impression d’avoir “rien fait”, j’écris quand même.

Puis, je me rappelle que c’est temporaire. Et qu’on ne fait jamais rien chaque semaine.

Il y a toujours un petit truc. Une émotion, une pensée, une avancée, même minuscule. Et ça compte.

🔸 5. Réaliser que tu as entre les mains… un luxe

Je vais être honnête : ce conseil-là, j’ai souvent besoin de me le répéter.

Quand t’es au chômage, t’as peut-être pas d’argent, pas de structure, pas de cap…

Mais t’as du temps.

Et ça, c’est un putain de luxe.

Quand tu bosses, t’as un salaire. Une certaine stabilité.

Mais ton temps ? Il appartient à ton réveil, ton job, tes responsabilités, ton stress.

Là, tu l’as pour toi. Alors essaie de ne pas le gâcher.

Tu n’as pas besoin de changer de vie en un mois. Même un tout petit pas chaque jour, c’est un pas de plus vers autre chose.

Moi, j’ai pris du poids. J’ai compris pourquoi : je bouge pas assez. Et j’aime un peu trop manger. J’ai pas encore trouvé LE sport qui me fait vibrer, mais je songe à reprendre le tennis. Alors en attendant, je marche. Tous les jours. Même un petit tour.

J’ai aussi pris du recul avec les réseaux. Ce que tu vois, c’est pas la réalité.

C’est une vitrine. C’est ce que les gens veulent bien montrer.

Les remises en question, les matins sans énergie, les doutes, les soirées à pleurer ? Rarement dans les stories.

Alors, j’ai changé ma manière de consommer. Je regarde des contenus longs sur YouTube. Des vidéos inspirantes, instructives. En faisant ça, j’ai limité les scrolls TikTok qui te vident plus qu’ils ne t’apaisent.

🔸 6. Prendre le temps. Vraiment.

C’est peut-être le conseil le plus difficile à lire ou à entendre quand t’as l’impression d’être en retard sur tout.

Prends le temps pour toi. Pour te poser les bonnes questions. Pour souffler.

Tu peux te former, explorer d’autres pistes. Lire sur un nouveau domaine. Moi, je me renseigne sur les métiers en informatique (support IT, cybersécurité, IA…). Je réfléchis à une reconversion.

Et parfois, juste… ne rien faire pendant un moment, et c’est OK aussi.

En cas de doute, repense à ton point de départ.

Pourquoi t’as quitté ton job ? Qu’est-ce que t’étais plus capable de supporter ?

Souvent, tu réalises que t’as déjà survécu à pire.

Et qu’au fond, t’es juste en train de te reconstruire autrement.

Il faut du temps. De la patience.

Si d’autres ont retrouvé un job épanouissant, pourquoi pas toi ?

Comment ne pas finir à découvert (même si t’as pas gagné au loto) 🔹

Le chômage, c’est aussi une bataille financière. Pas glamour, mais bien réelle.

Personne ne veut se demander s’il reste assez pour faire le plein ou manger.

Voici quelques réflexes que j’essaie d’avoir pour limiter la casse côté porte-monnaie :

🔸 Surveiller sans paniquer

Je regarde mon compte, mais pas tous les jours. Un check régulier suffit. Je note mes dépenses fixes pour éviter les mauvaises surprises.

🔸 Faire la chasse aux dépenses invisibles

Les abonnements ? Je les ai triés. Certains ne servaient à rien. Résultat : presque 20€ économisés par mois, 240€ à l’année. Et parfois, c’est ça qui t’évite un découvert.

🔸 Ne pas hésiter à demander de l’aide

J’ai cogité. Longtemps. Et pourtant, je ne devrais pas avoir honte. Tout le monde peut se retrouver en galère sans prévenir. Pour ce qui est des aides, tu cotises ou tu as cotisé pour ça. C’est ton droit, pas une faveur qu’on te fait.

🔸 Ne pas s’isoler

Dans ce genre de moment, t’as souvent envie de rester dans ton coin. Je me dis encore souvent “je veux pas déranger”.

Le lien social, même simple, ça peut tout changer. Une balade, un chocolat chaud, un appel. L’important, c’est de s’occuper l’esprit avant tout.

En conclusion — T’es pas foutu. T’es en transition. 🌿

Si tu m’as lu jusqu’ici, c’est que t’es en plein dedans. Ou que tu l’as vécu. Ou que tu t’en approches.

Alors laisse-moi te le dire franchement : non, t’es pas foutu.

Tu n’es pas en retard. Tu n’es pas inutile.

Tu traverses une période où tu remets en question tout ce que t’as appris sur la réussite, la valeur et le temps.

Et tu sais quoi ? C’est peut-être une vraie force.

Tenir debout dans le flou. Se réinventer dans le vide.

Oui, t’auras des hauts. Et des bas. Tu feras trois trucs bien un jour… et rien le lendemain. Tu vas douter, pleurer, puis rire devant une vidéo débile. Et c’est ok.

Lâche prise sur ce que tu ne contrôles pas. Prend ton temps.

Ce que tu vis ne te définit pas. Mais ce que tu en fais, si.

Sache que je suis loin d’avoir la science infuse amigo. J’ai juste voulu poser des mots sur ce que beaucoup vivent en silence. Et si ça t’a aidé, tant mieux.

On se retrouve prochainement, pour un mois plus joyeux, je l’espère (et vu que j’aime pas l’été…).

Prends soin de ta santé mentale.

À la prochaine.

Novaish. ©


2 réflexions sur “Comment survivre au chômage sans perdre la tête (ni son compte en banque)

  1. Mes condoléance pour la maman de ton copain

    Il faut prendre de bonne habitude même si ce n’est pas facile de se motivé, il n’y à rien de pire que de se sentir intitule (et ça arrive aussi quand tu travaille mais que tu as l’impression de travailler pour rien).

    Je trouve que c’est une bonne habitude à prendre de créer un planning avec des choses à faire dans la journée, ça permet de te créer une discipline et à terme de bien savoir gérer ton temps. Après il ne faut pas trop la surchargé et comme tu le fait mettre 2-3 grosses tâches maximum, car en cas d’imprévue ou de changement soudain de programme on peu facilement abandonner cette routine.

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    1. Merci pour lui !

      Et je te remercie également d’être à chaque fois présent pour chaque article que je publie, ça fait super plaisir.

      Clairement trois choses principales, c’est top pour ne pas avoir l’impression d’être surchargé ! Oui, c’est pas toujours simple d’être motivé en permanence, mais avec les quelques conseils que j’ai glissés, je fais au mieux pour garder un cap !

      Puis je voulais partager une expérience assez réaliste, donc j’espère que ça aidera du monde (même si c’est juste une personne, c’est toujours une personne d’impacté).

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